La Ci Darem

Comme tous les grands chefs-d’œuvre, la musique de Mozart apparaît toujours lumineuse, fluide et simple, d’où le succès populaire qu’elle connaît aujourd’hui. En réalité, elle est d’une grande richesse et d’une étonnante complexité qu’on ne peut découvrir peu à peu qu’au fil de nombreuses écoutes et qui expliquent pourquoi l’intérêt grandissant qu’elle suscite et l’émotion de plus en plus subtile qu’on peut ressentir ne connaissent pas de limite, tel un trésor inépuisable.
L’exemple présenté ici figure parmi les plus célèbres. Pris dans « Don Giovanni », il illustre à merveille la façon dont Mozart utilise la musique pour révéler ce que le texte ne peut dire. Ainsi, alors que chacun croit que Zerline fut la seule à pouvoir résister au charme de Don Juan, elle va lever le voile sur la dernière conquête du fameux séducteur en expliquant comment celui-ci parvient à faire céder Zerline jusqu’à l’amour charnel.
Loin d’être un exemple isolé, le «La Ci Darem» peut servir de référence pour pouvoir décrypter l’incroyable langage d’un homme qui reste l’un des rares à avoir pu atteindre la perfection, au delà de la frivolité de ses contemporains qui n’y comprirent rien, surtout après 1785.

Presentation et analyse du “la Ci Darem La mano”, extrait de “Don Giovanni” de Wolfgang Amadeus Mozart